par Jérôme
NOETINGER
( REVUE et
CORRIGÉE,No 29,
sept. 1996 )
C’est aux côtés de P16.D4 que je
découvrais, il y a bientôt 10 ans, la musique de
Iancu DUMITRESCU. Aucun rapport entre ces deux noms, ces deux
origines musicales...
Sauf que Selektion, label de P16.D4, collabora avec les
ÉDITIONS RZ ( Robert Zank) pour publier un disque de
Iancu DUMITRESCU. Traces d’échange et de
décloissonement.
Ainsi découvrais-je après les montages
bruts de cut des premiers, les longs mouvements dans les
détails infimes du son du second.
Je découvrais ensuite qu’on parlait de musique
spectrale, que Iancu DUMITRESCU était roumain,
né en 1944, de la même génération que
Horatio Radulescu... et que l’ombre de Scelsi planait de ci, de
là.
Puis au fur et à mesure de ses disque (CDs
publiés par les Éditions Modern) , je me plongeais
plus en détail dans cette musique qui a
digéré depuis longtemps les délires
combinatoires du sérialisme pour s’intéresser au
son ( ouf! il était temps) en utilisant les outils
électroacoustiques si nécessaires.
Jérôme NŒTINGER : Quel est votre parcours musical (études, expériences...)?
Iancu DUMITRESCU :
Il est assez difficile à résumer... De 7 à
22 ans, j’ai parcouru les étapes conventionnelles
d’études musicales, achevées par une
Maîtrise en Composition, au CNSM de Bucarest.
Ma grande chance fut la rencontre, dans les
dernières années de sa vie, d’un professeur, lui
aussi compositeur, Alfred Mendelsohn. Autrefois
très engagé dans les limites ridicules du
réalisme stalinien, il essayait, lorsque je l’ai
rencontré, vers la fin de sa vie, de se tirer d’affaire,
en jetant le fardeau inutile de la “langue de bois”
musical. En fait, avant la Guerre, il avait achevé des
études à Vienne, et demeurait
intéressé - en secret, bien sur - pour
dévoiler aux jeunes des alternatives
“modernistes”... Uniquement pour quelques disciples
choisis, il assumait le risque de les initier secrètement
dans les nouvelles techniques d’écriture, dans
l’héritage de Schömberg, de Webern... Si connu, cela
aurait dû être gravement sanctionné!
Évidemment, pour des natures comme la mienne,
c’etait uniquement ce genre de choses -
refusées, contestables - qui comptaient
énormément. La contestation m’indiquait que
là se cachait l’ ”essence”, la liberté de la
création : la Vérité.
Une aventure de plusieurs années suivit, avec la
poursuite de partitions, d’enregistrements, de livres, tout dans
une clandestinité subversive. Car l’art officiel
était resté engagé dans les cadres du
socialisme réel. Ensuite, vers 1968-70, une très
courte période de dégel idéologique a
permis aussi pour d’autres de mes professeurs - Niculescu,
Stroe, Vieru, Olah - de parcourir leurs
propres aventures, vers une création plus personnelle.
Parallèlement, j’étais fortement
préoccupé par la philosophie. La rencontre, vers
1973 de Sergiu Celibidache m’ouvrit l’horison vers le courent
phénoménologique ( Husserl ), dont
l’application musicale représenta une réponse pour
moi, pour ma création, tout comme le Zen ou le
Yoga.
Bien sur, à un moment donné je ne pus
accepter aucune des données, des recettes de composition
qui m’étaient offertes, et j’ai commencé une
expérience personnelle et aventureuse. Le saviez-vous?
Diogène Le Cynique, interpellé sur
l’impossibilité du mouvement aurait répondu en se
relevant et en se promenant tout simplement. De
même, je sortis de l’impasse de la pensée
sérielle, en assumant radicalement le risque d’une
recherche approfondie dans l’unique direction qui me
paraissait encore possible.
J.N. : - ...Que vous aurez défini comme étant ?...
I.D. :
- Les spéculations théoriques,
à elles seules, ne peuvent plus donner de grands
résultats. Même aux débuts de mon
développement personnel en composition, j’ai
été intimement lié au processus
d’interprétation. Donc j’ai toujours orienté mes
recherches dans la voie des réalités
découvertes au fur et à mesure, ensemble
avec les instrumentistes. En refusant le déjà vu,
le déjà connu.
J’ai fondé, en 1976, l’Ensemble Hyperion,
ensemble pluri-dimensionnel, dédié à la
musique expérimentale. Ensemble, nous avons
réalisé une grande partie de mes
expériences, de mes créations, ainsi que celles de
mes confrères, collègues de
génération, comme Miereanu, Radulescu,
Cazaban, ou autres comme Niculescu, Ioachimescu, Avram...
De plus, j’ai toujours poursuivi une activité de
musicologue et de critique.
J.N. - : Travaillez-vous beaucoup en Roumanie ou plus à l’étranger?
I.D. - : Aujourd’hui,
il est impossible de rester figé quelque part, sans payer
rançon à un certain provincialisme de
pensée. On vit un moment de recherches, d’essais, de
retrouvailles... Il est compliqué de trouver des
solutions dans un seul lieu, fût-il Paris, Londres ou New
York. Seule la circulation, la confrontation, les contacts avec
des cultures soit-disant périphériques peuvent
t’épargner les limites du présent. Quand à
moi, je circule partout où je peux le faire. Avec
l’ardeur de connaître. Avec Ana-Maria Avram, je
développe des activités en Autriche, Italie,
Allemagne, Hollande, Angleterre, France, là où nos
musiques suscitent un certain intérêt.
Avec l’Ensemble Hyperion, j’ai réalisé des
concerts à Paris (Radio France), Vienne, Rome, Allicante,
mais aussi à Bucarest ou dans de petites villes de
province... Je l’ai dit et le redis toujours : à
vrai dire, la “province” n’est pas obligatoirement une notion...
géographique. Tu peux très bien être
éloigné du Rythme dans une merveilleuse ville
suisse, au Centre de l’Europe donc, et, quand même, au
contraire - très actuel... quelque part dans un village
perdu dans l’Europe de l’Est. Le problème n’est pas
là. L’éspace n’en est pas, n’en est plus
responsable... La question en est une d’option. De
décision, du courage de vivre authentiquement dans un
centre. Au centre. Donc, fondamentale me parait la
modalité de vivre le temps. La joie de vivre
perpétuellement au présent.
J.N. - : Quelle est la situation actuelle pour la musique contemporaine dans votre pays ?
I.D. - : Il y a
une génération autour de 65 ans, et qui ont
crée - directement ou pas
- une alternative de pensée, surtout du point
de vue pédagogique, car ils enseignaient tous la
composition - une nouvelle optique, quand
même datée aujourd’hui. J’ai déjà
cité Stefan Niculescu, Aurel Stroe, Anatol Vieru, Tiberiu
Olah... Par cette génération, dans les
années ‘70 on a assisté - assez
inattendu - à la relève d’une
École de composition, survenue presque
instantanément, en génération
spontanée, avec une certaine ambition novatrice, avec
aussi des velléités et des orgueils, avec une
assez grande variété.
Pour une génération plus jeune - autour de
40-50 ans aujourd’hui, Horatio Radulescu, Costin Cazaban,
sont les plus intéressants. On peut en rajouter
certainement C. Ioachimescu, C.D. Georgescu, C. Cezar... Ils ont
trouvé des nouvelles solutions, synérgiques avec
celles de leurs collègues européens ou japonais.
Utilisation des sources électroacoustiques, minimalisme,
influences spectrales, utilisation de factures
“archétypales” d’un folklore “primitif” - tout cela
a crée un type de musique, sinon pas chez tous ceux que
j’ai cité - très moderne,
en revanche toujours d’une grande fraîcheur. Complexe,
avec du bon métier, avec une recharge remarquable,
et sans spéculations superflues.
Mais la plus grande partie de ces gens ( à
l’exception de Cazaban, Nemescu, Radulescu même ) ont
aujourd’hui abandonné la lutte vers le renouveau. Avec
amertume, je constate une ankylose, un cantonnement dans de
vieilles recettes devenues de l’artisanat, ainsi qu’un retour en
arrière d’un goût douteux.
Dans la génération jeune, Ana-Maria Avram
fait une figure assez singulière avec le refus du
dogmatique, avec un don exceptionnellement nourri, qui la fait
découvrir des solutions personnelles, remarquables.
Une force. La tendance générale est
plutôt infestée par le “rétro”, le
“néo”. Moi, tout ça ne me dit rien de bon...
J.N. - : Vous
utilisez souvent le terme “acousmatique “ pour parler de votre
musique. Ce terme est également utilisé depuis les
années ‘70 par certains compositeurs de musique de bande
pour qualifier leur travail coupé de la source : on
écoute sans voir.
Quels rapports entretenez vous avec la musique
électroacoustique et plus particulièrement avec la
musique sur bande ? Car vous avez aussi, parfois,
utilisé des dispositifs électro-acoustiques
ou des bandes magnétiques dans vos pièces.
I.D. - : Il
est très vrai! J’utilise le terme “acousmatique” de
manière très différente de celle
employée par le groupe Français du GERM.
En fait,“acousmatique” est un terme grec,
pré-socratique, ayant un sens philosophique très
riche, signifiant l’occultation d’une source, d’une idée,
pour la rendre inaccessible aux profanes.
Si, dans l’art simplement électro-acoustique cela
signifie écouter sans voir - moi je
conçois par ce terme la possibilité de la
métaphore sonore, même si - au contraire
- on voit sur scène la source du son, mais on n’en
reconnaît plus le résultat. On ne reconnaît
plus le résultat!
Je conçoit l’ ”acousmatique”, en fait, comme une
“technique de l’éxtase”... C’est assez
compliqué à expliquer... à la fois c’est
abstrait, et en même temps très concret...
Par exemple : “Movemur et Sumus” ou “Aulodie Mioritica”,
ou encore “Cogito/Trompe l’oeil”, etc... sont toutes
reliées au principe acousmatique: elles “re-font” da capo
le chemin merveilleux de la musique... L’enfance du son... Ces
principes “pithagoréiques” de re-découverte du
systeme sonore. Même si elles rapprochent l’imaginaire de
l’écouteur de l’arsenal électroacoustique dont
elles sont profondément liées d’ailleurs (
de toute la technologie prodigieuse! ) - ces musiques sont
à la fois loin de leur...côté
artificiel, je pense...j’éspère...
Ce quoi, au niveau de la matière sonore, d’autres
produisent par des instruments électroniques
- que je trouve froids,
dépersonnalisés, artificieux, dépourvus de
mystère - moi je tâche
à produire de manière naturelle, avec des
instruments classiques, retrouvant l’ésprit
“incantatoire”, “orphique”. Mais aussi, en faisant fortement
appel - non pas à des machines,
mais à l’esprit des artistes interprètes, qui
m’accompagnent dans mes aventures sonores.
J.N. - : A ce propos, pour quelles raisons principales utilisez-vous des dispositifs électro-acoustiques ou des bandes magnétiques ? Est-ce comme extension de l’instrument ou orchestre ou pour atteindre une matière sonore impossible à créer avec l’instrument ?
I.D. - : Bien
sur, il m’arrive - et même assez souvent
- d’utiliser des sources électroacoustiques. Mais
c’est toujours, tout comme pour les instruments
“classiques” - à la rencontre de la
métaphore sonore, à la recherche du renouveau, de
l’insolite sonore.
Cela fait que les sources instrumentales donnent
l’impression d’électroacoustique, et, d’autre part, les
sources électroniques ne révèlent pas
toujours leur identité. En fait, je réalise une
alchimie sonore, où sources diverses sont “con-fondues”.
J’ai ressenti assez de bonne heure les exigences
d’originalité qui étaient imposées à
ma musique. Un pas en avant, plus loin, vers quelque chose de
profondément nouveau. Inédit. Une
définition radicale d’une autre modalité
d’être en musique. En même temps, quelque chose
d’autre, de différent vis-à-vis du présent:
à la fois énigmatique, sans connotations si
possible. Un genre mystérieux : très personnel,
mais en même temps ayant de solides fondements dans
l’objectivité. Ainsi, j’ai dressé mes
recherches non seulement dans la direction de la
modernité mais vers des ressources ancestrales, vers le
noyau noématique de la musique.
Les instruments et les musiques de l’Inde, du Japon, du
Tibet, de l’Afrique m’ont intéressé. J’ai
assisté à de concerts, filmes, etc...
Progressivement, usant beaucoup de l’intuition j’ai
“retrouvé” le principe de l’orphisme. En
conformité avec ma pensée, avec mes
expériences, l’orphisme représenté le
degré le plus haut, le plus énigmatique ( aux
nuances à la fois immanentes, impondérables,
même parfois cryptiques ) de l’art sonore !C’est une haute
instance de l’art, son degré transcendant, une
performance abyssale d’une initiation par moyen du son. C’est la
magie de la musique.
Pour moi, l’orphisme n’est pas seulement une question de
légende. Il a crée chez nous les roumains,
héritiers des traques, un mode particulier
d’écouter le son. Une contemplation du son. Dificile
à définir : entre extatique et dynamique. L’objet
sonore est “adoré”, visualisé, vécu dans
une pluralité des plans superposés. D’ici,
concrètement, la recherche d’une “alchimie” sonore, la
combination savante et raffinée de sources disparates,
qu’il s’agisse des instruments ou des sources
électroniques.
Enfin, je réalise cela par une concentration de
type Phénoménologique et Yogique.
J.N. - : Estimez-vous appartenir à un courent précis ? Je pense par exemple à la musique spectrale. Quelles sont vos influences?
I.D. - : Oui,
je me définis moi-même comme “spéctraliste”,
mais d’une nature tout-à-fait différente des
spectralistes français par exemple.
La dimension spectrale de ma musique est en
synérgie avec l’orphisme et l’acousmatique. Je
répète: j’ai conçu une modernité,
une nouveauté en musique comme un retour aux sources les
plus archaïques, à la recherche d’une “prima verba”
de la musique. A la recherche des archétypes ( Jung).
Reprennent les expériences de Pithagora,
re-formulant des multiples aspects qui tiennent des musiques
traditionnelles, ma musique utilise les harmoniques, la
“résonance”, d’une manière naturelle, vivante et
intuitive. En même temps très raffinée et
très riche, je crois. Quoique abstraite, symbolique, en
quête des archétypes, on peut y
reconnaître - très vite -
des sources de timbres acoustiques assez complexes,
de provenance souvent archaïque.
En plus, je considère qu’une musique nouvelle qui
utilise un matériau nouveau - le spectre dans ce cas
- nécessité une technique instrumentale
nouvelle, de nouveaux principes d’organisation du discours
sonore, une nouvelle dialectique de la forme, une nouvelle
esthétique... D’autres critères conceptuels... Et
tout cela, je ne le retrouve guère chez d’autres
“spectralistes”, d’ailleurs : ils utilisent le spectre avec des
principes techniques appropriés au systeme sériel.
Voici pourquoi je ne considère pas leur démarche
comme allant jusqu’au bout.
J.N. - : Pouvez-vous nous préciser quel est l’apport de la “phénoménologie” dans votre travail ?
I.D. - : Dans
un moment décisif pour mon évolution spirituelle
et artistique, vers 1973, je connus Sergiu Celibidache et je
devins son disciple. La philosophie m’interessait
déjà profondément, mais ce fut Celibidache
qui me fit comprendre la valeur de la conception
phénoménologique pour la musique - art
abstrait, sans modèles naturels, sans matière,
où tout n’est que devenir.
En fait, je suis peut-être le seul de ses disciples
a avoir tiré des conséquences de son enseignement,
en l’appliquant à ma, à la création :
Comment faut-il aborder l’acte créateur ? Comment devient
la musique ? Quelle est la légitimité,
l’authenticité de ton travail ? Comment peut-on se
délivrer du faux, comment éviter le faux ?
J’écoute, concentré, un
phénomène acoustique, je veux surprendre sa
direction naturelle, ses tendances, le sens noématique de
la matière sonore. Je contemple longuement la
matière : un petit motif, pour voir, comprendre ou il
doit évoluer, quelles sont ses tendances naturelles...
L’intuition doit se libérer des choses factices, il faut
la laisser opérer en sa pureté originaire.
Donc, il faut entrer dans un jeu absolu.
Il n’y a pas ici de comparatif : plus pur, plus vrai.
Plus vivant. Il y a vérité ou non -
vérité. Le sens husserlien - que je ne fais
qu’indiquer ici - est devenu, grâce à Celibidache,
un appui difficilement remplaçable, un appui cardinal. Le
seul à l’objet, d’ailleurs, pour moi.
Celibidache, un grand réformateur de la
pensée artistique de ce siècle, me permettant de
l’approcher pour un instant, me donna une haute leçon
d’art. En même temps, de pensée philosophique,
phénoménologique ! Je l’ai dis plusieurs fois :
Celibidache est mon père spirituel.
J.N. - : “Le son est un intermédiaire, la musique est autre chose” ( dans le livret du dernier CD EDMN 1007). Êtes - vous d’accord avec cette affirmation ?
I.D. - :
Complètement ! C’est dans l’esprit de la
phénoménologie, comme je la comprends. Même
si extrêmement attaché à la manière
dont le son vit, dont il se trouve présent, même si
mon travail de base vise en premier lieu cette enveloppe
charnelle du son - qui est le timbre et la
structure - je suis tout-à-fait
conscient que la musique ne commence ni ne finit avec le son.
Elle utilise le son, mais elle n’est pas le son. Elle n’est
qu’un état de grâce qui surgit par le son. C’est la
transcendance de l’objet, par l’intuition pure.
C’est d’ailleurs exactement comme chez Husserl. Et,
paradoxalement, quand il s’agit de musique - chez
Bergson.
Bon, Husserl n’est plus d’actualité en
philosophie... Les problèmes qui hantent les
esprits aujourd’hui sont autres... Mais en musique, il n’y a pas
une autre vision qui puisse expliquer, faire comprendre le
phénomène musical.
Je complète, d’ailleurs, je nuance ma vision
phénoménologique en musique par des
références Yoga ou Zen...
J.N. - : Il y a une liberté laissée à l’interprète dans vos partitions ?
I.D. -
: L’intérprète n’a aucune
liberté !
En écoutant ma musique, on pourrait croire le
contraire, on pourrait voir un certain degré
d’improvisation. En fait, ce n’est pas le cas. Le concept
phénoménologique détermine
l’évolution du son, le mouvement d’archet, le changement
de l’harmonique... Le musicien se trouve
“enchaîné” dans un parcours obligé, toujours
proportionnel, toujours logique. Si quelque chose, par hasard,
intervient, cela se sent, se voit immédiatement.
La “liberté” dans ma conception est synonyme
d’erreur!
Paradoxalement, l’entrée dans cet
enchaînement - c’est la découverte
d’une vraie, d’une supérieure liberté ! C’est
l’ésprit intrinsèque de ma musique... L’aventure,
la recherche ardente et frénétique, ayant à
la base le mystère primordial du son. Quand on
écoute ça, si’l y a un intérêt
à écouter ma musique, c’est justement
l’intérêt crée par cette fraîcheur et
cette ouverture, mais qui ne tient pas de la liberté du
premier degré : c’est une liberté
diréctionnée, concentrée vers un but : le
mystère, la vie de la musique.
J.N. - : Qui s’occupe d’Edition Modern ? Et y aura-t-il d’autres compositeurs que vous et Ana-Maria Avram ou Costin Cazaban ?
Iancu DUMITRESCU - :
Du point de vue artistique, c’est moi et Ana-Maria Avram
qui sommes profondément impliqués. Il y a un
petit “club” qui nous aide, pare le mécénat et
comme distribution aussi, surtout pour la Roumanie.
C’est un label aventureux, particulier et assez sectaire,
et donc c’est difficile à dire pour le moment ce qui va
suivre. On est ouverts vers ceux qui ont des impulsions
similaires...
(
Propos recueillis par
Jérôme NOETINGER. Août 1996 )